« Avec les récents événements, je prends de plus en plus conscience que notre formation est essentielle »

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David DOBBELS, élève officier à Cannes-Écluse a accepté de s’exprimer pour le magazine les Echos Start. Actuellement en stage police judiciaire dans un commissariat du 93, il explique les raisons de son choix professionnel et revient sur l’actualité. Retrouvez ci-dessous son témoignage, propos recueillis par Léa TAIEB.

« Après des études d’histoire et de sciences politiques et une expérience professionnelle dans le secteur privé, j’ai décidé de me reconvertir pour servir la population française. C’est un choix tout à fait raisonné, tout à fait mûri. J’ai eu envie de me rendre utile, en étant capable de résoudre un certain nombre de problèmes, en agissant sur plusieurs terrains à la fois : en portant secours aux personnes, en accueillant correctement les victimes rentrant dans un commissariat...

En mars 2019, j’ai passé le concours externe d’officier de police et je suis rentré à l’École nationale supérieure de la police en janvier 2020. Dans le cadre de cette formation de 18 mois, je suis entouré d’une diversité de personnes, des jeunes de 20 ans comme des moins jeunes d’une cinquantaine d’années. 

Il faut savoir que la moitié de ma promotion (de 200 élèves-officiers) est composée de policiers ayant passé le concours interne, pour certains ils ont déjà plus de 20 ans de bouteille ! L’expérience du terrain et l’expérience universitaire se rencontrent, et viennent consolider l’esprit d’équipe entre internes et externes. 

À travers les cours ou les exercices, on apprend de l’autre, de son expérience et des chargés de formation, évidemment. On apprend aussi à gérer des situations délicates comme l’annonce d’un décès après un accident de la route ou comment intervenir dans des cas de violences intrafamiliales, quelle est la bonne attitude à adopter…

En ce moment, l’actualité nourrit des débats entre nous. Et c’est elle qui nous pousse à être meilleur, à persévérer encore plus dans cette voie. Nous sommes les fonctionnaires parmi les plus contrôlés de France (par l’IGPN, des juges et les parlementaires), et il nous faut sanctionner les transgressions et rappeler les conduites à tenir. 

Avec les récents événements, je prends de plus en conscience que cette formation est essentielle. Aujourd’hui, alors que nos moindres faits et gestes sont scrutés, on a encore plus besoin d’être exemplaire, de se poser les bonnes questions pour rendre meilleures nos façons de faire. 

Je tiens tout de même à rappeler, que le métier de policier est un métier difficile. Il faut en permanence s’adapter à un nouveau public (aussi bien les auteurs d’infraction que les victimes) et être à la hauteur des attentes. En une journée, on a affaire à un panel de missions, et il n’est pas question de faillir. 

D’une certaine façon, je comprends mes collègues qui sont blessés par les accusations de racisme qui pèsent sur la profession, d’autant que je n’ai jamais croisé de personne raciste dans les rangs de la police. Ces critiques, elles ne m’atteignent pas, parce que je sais pourquoi je fais ce métier. Et au quotidien, quand on intervient, ce qui ressort et que l'on retient avant tout, c’est l’aide au victime, l’accompagnement des citoyens…

Quand on rentre dans la police, on ne cherche pas forcément à être aimé, on est surtout là pour assurer la sécurité des citoyens, pour faire respecter la loi. La reconnaissance, on l’obtient quand on porte secours à des personnes vulnérables, aux côtés des pompiers et des urgences ».

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article sur : https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/metiers-reconversion/quand-on-rentre-dans-la-police-on-ne-cherche-pas-forcement-a-etre-aime-1215557