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« Face à la caméra », un stage incontournable qui révèle des talents cachés….

© Pascal BRUNO Il représente ici un cours animé par une actrice de théâtre pendant lequel les stagiaires apprennent à respirer et articuler.

Parmi l’offre de stages en formation continue proposés par l’ENSP, on ne cite plus, l’indispensable « Face cam »… et pourtant la dernière session a déniché une pépite qui méritait que l’on prenne le temps d’en (re)parler !
Organisée par la division « management, éthique et communication », cette formation permet aux cadres de la police nationale de parfaire leur technique de communication, et surtout de désacraliser la prise de parole face aux média. Parmi les 6 participants à la session qui se déroulait cette semaine, nous avons rencontré Pascal BRUNO, capitaine adjoint de la CRS autoroutière Rhône-Alpes-Auvergne. Et pour cause ! Il est l’auteur du dessin qui illustre cet article. L’occasion pour nous de dresser le portrait d’un policier plein de talent… et d’humour !

CRS depuis 32 ans, Pascal BRUNO a passé les 14 premières années de sa carrière en maintien de l’ordre. Il a commencé en tant que gardien de la paix. Sa spécialité de nageur-sauveteur lui a permis d’être détaché sur les plages l’été durant 6 saisons, jusqu’à ce qu’il réussisse le concours d’officier. En sortie d’école d’officier il retrouve le maintien de l’ordre quelques années avant de rejoindre la CRS autoroutière en 2003. « Quitte à commander des motards, je me suis dit autant devenir motard moi-même ! Je suis donc allé en formation. De nageur-sauveteur à motocycliste… si on m’avait dit ça à l’époque je n’y aurais pas cru »  ! Ayant passé toute son enfance en bord de mer, de Saint-Tropez à Tahiti en passant par la Guadeloupe, cela fait maintenant 30 ans que l’homme vit en France, au rythme des contrôles routiers. De son poste il raconte volontiers la diversité des missions confiées : assistance aux usagers, contrôle de police (contrôle de vitesse, d’alcoolémie, de stupéfiants, des 2 roues motorisées, des motos), contrôle du respect de la signalisation routière, missions d’escortes que ce soit de Présidents ou de ministres français comme étrangers, escortes de SAMU, d’organes, de pompiers mais aussi beaucoup de formation et de prévention.  Aujourd’hui régulièrement sollicité par la presse il avoue aimer être sur le devant de la scène. « Si je n’avais pas été flic j’aurais été comédien ou animateur de Club Med ! Je suis dans mon élément. C’est aussi pour ça que je fais du dessin humoristique ».

 

Vous sortez tout juste du stage « Face caméra » proposé par l’ENSP. Pourquoi cette formation et quel bilan en faites-vous ?

 « En maintien de l’ordre en police routière nous avons affaire à beaucoup d’accidents. Des accidents mortels ou des accidents graves de la circulation. La sécurité routière étant une des priorités pour le gouvernement nous sommes très souvent sollicités par les média. En arrivant à ce poste je me suis retrouvé du jour au lendemain à devoir gérer la presse, répondre aux interviews, qu’elles soient face caméra ou non, à organiser la présence de journalistes sur le terrain… sans avoir jamais été formé pour ça. Cela fait donc des années que je demandais à faire ce stage, et je comprends maintenant pourquoi les places sont chères » !

Pourquoi ?

« Je ne m’attendais pas à une telle qualité ! Je suis très heureux d’avoir été sélectionné. Pour avoir participé à plusieurs stages différents, j’ai été très agréablement surpris. Je dois avouer que j’avais un petit peu un a priori en venant en tant qu’officier dans l’école des commissaires. En fin de compte, j’ai été parfaitement accueilli et j’ai rencontré des collègues très ouverts. Sur le plan humain j’ai trouvé ça génial. Ensuite, la qualité des cours, le professionnalisme du moniteur, l’expertise des intervenants extérieurs avec la présence d’un journaliste de métier, d’une comédienne de théâtre ont fait de ce stage un incontournable. Mais ce qui m’a le plus bluffé c’est le matériel et la technique qui sont mis à notre disposition ! Les salles de simulation, le plateau télé… on s’y croit vraiment ! En toute honnêteté c’est impressionnant ! Le premier jour, quand j’ai vu le programme et les horaires, je me suis dit que ça allait être long mais au final c’était trop court car passionnant » !

 Il a donc répondu à vos attentes…

 « Oui ! Le stage était complet. Je suis quelqu’un qui parle beaucoup et vite, parfois je bafouille. Les conseils qu’on nous a donné ici, de prendre son temps, d’aller à l’essentiel, de ne pas vouloir trop en dire et d’être simple et concis… Ce sont plein de petites choses qui vont me servir. Je vais prochainement recevoir des journalistes et je vais essayer de mettre tout ça en pratique. Il y a un exercice dans lequel je n’ai pas été déontologique, il faut toujours penser que l’on représente l’institution par exemple, tout comme ne pas oublier que l’on ne s’adresse pas à des collègues mais au public.  Le fait d’avoir été mis en échec est très formateur. J’aurais été déçu si je n’avais pas été mis en difficulté ! Il faut être malmené (gentiment) pour apprendre ».

© Pascal BRUNO Il représente ici un cours animé par une actrice de théâtre pendant lequel les stagiaires apprennent à respirer et articuler.

 Vous nous avez gratifié de plusieurs dessins sur ce stage, parlez-nous de cette passion pour le moins inhabituelle dans la police !

 « J’ai commencé le dessin en entrant dans la police. J’ai toujours voulu savoir dessiner, notamment en terminale lorsque j’avais des copains qui étaient dans une section « art et design » alors que j’étais en « éco ». Les voir dessiner aussi bien me faisait envie mais je ne savais pas faire. Je pouvais reproduire mais n’avais pas mon propre style. Arrivé en CRS en maintien de l’ordre où l’on peut rester des heures et des heures dans un bus il fallait s’occuper. Je me suis mis à dessiner (très mal) mes collègues et j’ai vu que ça faisait rire. Ça a été le déclic. C’était au début des années 90. Autant dire que je suis le seul CRS à ne pas savoir jouer au tarot ! (rires) Dès que j’avais cinq minutes de libres j’avais toujours une feuille et un crayon dans la main. Au fur et à mesure des années mon dessin s’est amélioré, j’ai appris à faire un avant-plan, une plongée, une contre-plongée…. C’est certes une part de talent mais c’est surtout beaucoup de travail.  Aujourd’hui un dessin me prend 3 à 4 minutes et ne m’empêche absolument pas d’être concentré et d’écouter ce qui se dit, au contraire. Il circule sur les tables, met une bonne ambiance. Au-delà du plaisir de dessiner, il faut que je voie la réaction positive de celui qui le regarde. Si les gens rigolent c’est ma récompense !

Au début j’étais obnubilé par la BD mais c’était trop de boulot, il fallait un scenario. Très rapidement j’ai bifurqué sur le modèle 1 dessin par page. J’avais fait un bouquin resté confidentiel sur le maintien de l’ordre. Une centaine de pages avec une centaine de dessins ».

 

Vous n’avez jamais voulu être édité ?

« Non !  Il faut savoir que j’adore l’humour noir, certains dessins sont « grand public » mais pas tous ! (rires) Plus sérieusement, quand je compare mes dessins à la qualité des dessinateurs professionnels je me trouve nul. Et puis je n’ai toujours dessiné que sur le thème de la police. Il y a matière à s’amuser mais il faut être vigilant avec le dessin car s’il peut amuser il peut aussi faire du mal. Il faut rester prudent.  Quand je serai à la retraite, je me lancerai sûrement mais pour l’instant mon métier c’est policier ! Je me fais simplement plaisir avec l’envie de faire rire ».

Un dernier mot sur la formation ?

« Si vous voulez venir faire ce stage par curiosité, ne venez pas ! Laissez la place à ceux qui vraiment en ont besoin. En revanche, si vous aimez la communication et que vous êtes appelés à en faire dans le cadre de vos missions ce stage est incontournable ! Encore une fois, je me suis régalé pendant 3 jours »  !

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