Le centre de recherche de l'ENSP au coeur de la lutte contre les trafics de biens culturels

À l’invitation de Vincent MICHEL professeur d’Archéologie de l’Antiquité classique d’Orient et directeur du laboratoire HeRMA, le Centre de recherche de l’ENSP (CRENSP) s’est déplacé à Poitiers le 17 décembre dernier lors de la journée d’études intitulée ‘’Trafic illicite des biens culturels et nouvelles technologies’’. Il s’agissait de la Quatrième rencontre scientifique organisée sous l’égide du laboratoire HeRMA et de la MSHS (Axe 4 – Les patrimoines en danger) de l’Université de Poitiers.

Cet évènement a permis de présenter l’intérêt d’un Centre de recherche scientifique appliquée avec sa capacité à accompagner des communautés d’horizons diversifiées dans le traitement de questions de sécurité, et de promouvoir les activités des projets européens (H2020) NETCHER et PREVISION.

En effet, le CRENSP porte des projets de recherche scientifique d’intérêt opérationnel en partenariat constant avec les directions centrales et leurs services.

Cette session a également été l’occasion d’aborder l’apport des nouvelles technologies et particulièrement celles soutenues par de l’intelligence artificielle, dans la lutte contre le trafic et le pillage des biens culturels.

Les enjeux économiques, culturels et sécuritaires ont été évoqués par des experts de divers horizons : INTERPOL, OCBC (Office central de lutte contre le trafic de biens culturels de la Direction centrale de la police judiciaire), ICOM, et aussi les ministères des finances, de la culture et des armées.

De plus, la journée d’études a mis en exergue les nécessaires liens entre les nouvelles technologies et le trafic de biens culturels notamment concernant les bases de données et les plateformes mises à disposition des enquêteurs. Les nouvelles technologies basées sur l’intelligence artificielle (IA) peuvent améliorer par exemple la traçabilité des objets par leur marquage, ou la recherche dans les données du web.

Le projet NETCHER consiste à développer une communauté internationale pluridisciplinaire et pluri professionnelle d’experts, aux compétences diversifiées, pour lutter contre le trafic des biens culturels et la protection du patrimoine culturel. Comme l’a souligné l’OCBC, ce réseau dynamique et innovant peut-être sollicité facilement via sa plateforme, et répond rapidement avec ses experts en matière d’objets culturels volés ou pillés, pour assister les forces de sécurité.

De son côté PREVISION, premier projet européen de la police nationale en lien avec l’IA, s’inscrivait en complément thématique de NETCHER. Celui-ci consiste en la création d'une plateforme aidant l'enquêteur à lutter contre le terrorisme, le crime organisé ou la cybercriminalité en utilisant les données à sa disposition (CCTV, darkweb, réseaux sociaux, etc.) et les outils d’IA de traitement du Big data.

Membre du consortium PREVISION, la société PARCS a présenté sa solution et son outil d'identification d'objets culturels développé dans le cadre de ce projet.  Ces derniers grâce à l'utilisation d'un module d’aide à la décision, a montré qu'il était capable d'identifier des objets et de les rapprocher à des objets semblables d'un point de vue archéologique, voire de retrouver le même objet (simulation d'un objet présent dans une base d'objets volés), ou encore de reconnaître une typologie d’objets autorisant l’alerte sur des objets pillés ou orphelins. Cela ouvre de nouvelles perspectives dans cette lutte contre le trafic de biens culturels et donc le financement des réseaux criminels et terroristes.