Nous contacter

École Nationale Supérieure de la Police

Siège et Site de Saint-Cyr-Au-Mont-d'Or
9, rue Carnot
69450 SAINT-CYR-AU-MONT-D'OR
Tél. : 04 72 53 18 50

Site de Cannes-Écluse
BP 50097 - 77875 MONTEREAU Cedex
Tél. : 01 64 69 35 00

Vous êtes dans : Accueil > Actualités > Le tour du monde des polices - épisode 4 : le Congo-Brazzaville

Le tour du monde des polices - épisode 4 : le Congo-Brazzaville

Publié le 25 avril 2014
M. Koubemba présente le Congo © ENSP

Après le Mali, nous poursuivons le "tour du monde des polices" avec monsieur Jocelyn Koubemba, dont la carrière dans la force publique a débuté en 1981 après l'obtention du concours d'entrée à l’école militaire préparatoire Général Leclerc de Brazzaville (République du Congo).

Pouvez-vous nous résumer plus précisément votre carrière ?
"Après mon admission au bac, je m’étais inscrit à la faculté, en sociologie. Par manque d’officiers et sur une décision du commandement de l’armée, j’ai dû interrompre ma scolarité pour suivre une formation d’officier interarmes à l’Académie militaire Marien Ngouabi de 1993 à 1995. En fin de formation, j’obtenais mon diplôme de Chef de section et mon brevet militaire de parachutiste. Après quelques mois à la sécurité de l’état-major général, j’ai été affecté au sein de la police en 1996.
En 1999, j’ai suivi une "formation de formateurs de la police" avec le Service de Coopération Technique Internationale de Police (SCTIP). C’est à partir de ce cursus que je me suis intéressé à la Formation, pour contribuer de façon positive à la réforme de notre police trop militarisée.
En 2002, j'ai été admis à suivre une formation d’officier de police à l’ENSOP de Cannes-Écluse. Cette dernière fut très bénéfique pour moi et m’a permis d’être au centre d’un vaste projet qui a lancé la formation d’officier et de commissaire de police sur place dans mon pays.
Après ma formation d’officier de police, j’ai occupé différents postes : chef du bureau de police judiciaire au Commissariat de l’aéroport international de Maya-Maya, membre du projet « Académie de police » au sein du Ministère de l’intérieur, chef de service de la formation initiale à l’Ecole Nationale Supérieure de Police, chef du bureau de la formation continue à la direction départementale de la police de Brazzaville et chef de service de l’instruction (formation continue) à la direction générale de la police, jusqu’à mon départ pour l’ENSP à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.
Souhaitant parfaire mes connaissances, j’ai tenu à suivre la formation des commissaires à l'ENSP de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, école de grande renommée internationale.

Diriez-vous que votre passage à l’ENSP est un accélérateur de carrière ?
En effet, l’obtention du diplôme de commissaire apporte un plus dans ma carrière. Tout d’abord, conformément à notre statut, pour prétendre à la catégorie d’officier supérieur, ce diplôme est exigé. En second lieu, il m’offre la possibilité d’occuper des postes de direction ou des fonctions à hautes responsabilités. Enfin, c’est la reconnaissance du mérite et d’une notoriété au sein de notre police. Les cadres de notre police formés à Saint-Cyr ont toujours suscité l’admiration.

Quelles sont les différences entre la police française et police congolaise ?
Il y a beaucoup de différences entre ces deux polices. Sur le plan statutaire, en France, la police est civile, alors que chez nous elle est paramilitaire, mais en pratique, militarisée. La police française a trois corps alors qu'au Congo un seul, comportant des grades militaires. Bien que le diplôme de commissaire soit reconnu chez nous, je dirais qu'il s'agit plus d'un titre, et non d'un grade comme en France.
En matière de management, la police française opte pour une gestion déconcentrée des structures, alors qu'il s'agit du contraire dans mon pays. Il y a tellement de différences entre ces deux polices, que je ne saurais les développer ici !

Quels sont les enjeux d'avenir pour la police congolaise ?
Le tout premier est sans conteste la formation des agents de police à tous les niveaux. Il faut une réforme et une réelle politique de formation pour avoir des compétences. Ensuite, la lutte contre la corruption et autres comportements qui dévalorisent l’institution. Enfin, promouvoir et protéger les droits de l’Homme en général et responsabiliser les femmes aux hautes fonctions en particulier.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
Le souvenir le plus marquant de ma carrière, c’est ma formation d’officier de police en France. J’ai beaucoup appris sur le métier de policier. Lorsque j’avais été affecté en police, j’avais plus de notions militaires que policières ! Cette formation m’a permis d’avoir une bonne "assise", des compétences solides, d’être une personne ressource et une référence dans la police congolaise. Au cours de cette formation, j’ai contribué au démantèlement d’un important trafic de stupéfiants dans la banlieue parisienne. Ce qui m’a valu un témoignage de satisfaction."

Recommander cette page Haut de page