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Les élèves déployés en renfort sur le terrain (partie 3) "Participer à l'effort collectif me remplit de fierté"

Tout comme les élèves commissaires (lire nos précédents articles), les élèves officiers sont déployés sur le terrain afin de renforcer les effectifs de sécurité publique.
Comment se déroule cette immersion en pleine crise sanitaire ? Comment les élèves arrivent à conjuguer leur travail sur le terrain et leur formation à distance ? Sandra BONCOEUR, élève de la 25e promotion d'officiers de police, nous répond.

Interne issue du concours de la VAP (voie d’accès professionnelle), Sandra arrive directement du SPAF aéroport de Pointe-à-Pitre. À 47 ans, elle a déjà 22 ans de service dans la Police nationale. Cette immersion, pour le moins particulière, lui permet de renforcer sa formation.

Vous avez été déployés sur le terrain en renfort des effectifs de sécurité publique pendant cette crise sanitaire. Où êtes-vous et depuis quand ?

Je suis déployée en renfort au commissariat de Montereau-Fault-Yonne, pour deux missions. La première était du 23 mars au 12 avril, j'entame la seconde jusqu'au 7 mai.

Racontez-nous votre quotidien. Comment cela se passe-t-il pour vous ?

J'ai la chance d'être prise en charge par un officier de la 23e  promotion, le Lieutenant Clément CATALA. J'ai reçu un accueil chaleureux et j'ai été intégrée tout de suite à la vie du commissariat.

Je suis confrontée la réalité des missions d'un officier, surtout avec la situation exceptionnelle du Lieutenant CATALA qui se retrouve chef de circonscription. Le service a été réorganisé suite aux absences liées au COVID-19 (ASA ou arrêt maladie). Il est instauré un système de roulement dans toutes les unités pour permettre aux effectifs de pouvoir rester confiné le plus possible et de continuer à assurer un service opérationnel. Enfin, je découvre la circonscription avec les effectifs et surtout les mises en place de contrôles COVID-19 en points fixes ou en dynamiques.

Quelles sont vos missions principales ?

En priorité je participe à la préparation et je suis sur le terrain pour effectuer les contrôles COVID-19. J'ai eu la chance de pouvoir participer à une opération de grande envergure sur la ville de MONTEREAU-FAULT-YONNE avec les renforts de plusieurs services (CRS/CDI/Drone du RAID/Police Municipale). Au commissariat, avec l'accord du lieutenant CATALA, je découvre les missions des unités comme les PS/GSP/BSU (procédures judiciaires, prises de plainte, constatations, signalisations d'individus interpellés, etc.). Dès que j'en ai la possibilité, je patrouille et je pars en intervention.

 En quoi la crise sanitaire actuelle change-t-elle le travail quotidien des effectifs sur le terrain ?

Le changement s'effectue d'abord sur les relations entre les agents. Avec les gestes barrières et les distances à maintenir, les relations se développent autrement et renforcent la cohésion. Les agents sont solidaires pour la désinfection du matériel et des véhicules à chaque prise et fin de service. Ils sont plus vigilants et attentifs à l'état de santé des uns et des autres. Il règne vraiment une bonne ambiance dans ce commissariat même si on sent que l'inquiétude d'être contaminé reste un sujet majeur, qui je pense est normal. Sur le terrain ce n'est pas évident. Ils ont parfois eu affaire à des interpellés qui leur crachent dessus en se disant porteurs du virus. Les rythmes de travail ont changé également pour certains. Ce que je retiens surtout, c'est qu'aux risques déjà encourus au quotidien par notre métier, s'ajoute une menace mortelle et invisible qui rend la tâche plus difficile surtout face à une partie de la population qui ne respecte pas les règles.

Arrivez-vous à travailler sereinement tout en ayant, aussi, vos cours à assimiler en distanciel ?

J'avoue que j'arrivais à bien gérer mon temps avant de partir en renfort. Maintenant, en plus des 2 jours obligatoires de e-formation par semaine, je déborde un peu sur les week-ends pour me maintenir à jour. En ce moment, les connexions sont parfois difficiles. Nous avons été averti par le site. Mais je reconnais l'efficacité de ce système qui nous permet de d'avancer dans notre apprentissage et nous maintient en lien avec les formateurs et nos collègues.

Cette situation particulière fait-elle écho à votre futur rôle de cadre de la PN ? En quoi ?

Totalement ! Je me retrouve dans une situation particulière où un jeune officier sorti d'école il y a à peine 7 mois doit endosser les responsabilités et la charge de travail d'un chef de circonscription ! J''apprend beaucoup et ça me remplit de fierté de voir comment le Lieutenant CATALA se démène pour assurer toutes ces tâches. Cela me permet également de constater l'adaptation de l'administration dans les situations exceptionnelles.

Que retiendrez-vous de cette immersion sur le terrain ?

Elle n'est pas terminée, mais pour l'instant je suis enchantée de découvrir en avant-première mes futures missions. J'aurais préféré que cela se fasse dans d'autres circonstances, mais ainsi va la vie... Cela fait ressortir plusieurs qualités essentielles à notre métier : sang-froid, disponibilité et adaptation en toutes circonstances. J'ai hâte de reprendre une scolarité normale pour parfaire mon apprentissage et retourner le mettre en pratique sur le terrain.

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