Reconnaissance faciale : L’ENSP mise sur le partenariat

Hier soir l’ENSP accueillait un colloque proposé par le Club des Jeunes Cadres en Sûreté (CJCS) consacré à la reconnaissance faciale. Technologie, aspects financiers, juridiques, stratégiques et éthiques… de quoi s’interroger sur la conciliation des technologies et la préservation des droits fondamentaux et des libertés individuelles des citoyens. Luc Presson, inspecteur général et directeur de l’établissement, dresse le bilan de cette soirée et se confie sur la volonté de développer davantage volet partenarial de l’école.

Hier soir l’ENSP accueillait deux associations regroupant des acteurs de sécurité privée lyonnais. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cet évènement?  

« Ce colloque, à l'initiative du CJCS, ( club des jeunes cadres en sureté) était l'occasion pour l'ENSP "d'ouvrir ses portes" pour mieux faire connaitre l'établissement, ses missions et réaffirmer  sa place dans la coopération avec les cadres de sûreté des entreprises, comme faisant partie du continuum public-privé. Le thème très actuel de la reconnaissance faciale, la technique avançant à grands pas nous nous devons de nous poser les bonnes questions afin de garantir les libertés de chacun tout en utilisant cet outil technologique utile à la sureté qui peut contribuer à la sécurité de tous si il est utilisé avec les garanties nécessaires » .

Pourquoi accueillir ces deux associations sur le site de l'école?  

« Par définition le partenariat est "l'association d'entreprises, d'institutions en vue de mener une action commune", par conséquent pour bien collaborer la relation doit être étroite. Nous devons nous rencontrer pour mieux nous connaître afin de trouver des terrains d'échange qui aideront ensuite la coopération plus opérationnelle. La thématique de ce soir est commune au secteur public et privé, les enjeux sont partagés donc propices aux échanges; le continuum de sécurité étant bien présent dans les esprits de chacun, nous saisissons l'occasion de le nourrir. Notamment sur les développements technologiques, où l’État doit s'appuyer encore et mieux sur un secteur français de la sécurité innovant ».

Quels sont les enjeux d'un tel partenariat pour l'établissement?  

« L'ENSP jouit du statut d'établissement public qui est parfaitement adapté aux enjeux du continuum de sécurité. Ainsi, nous pouvons bâtir des formations adaptées à la demande du secteur de la sécurité en faisant intervenir des experts du public et du privé; ces partenariats peuvent aussi déboucher sur des actions concrètes comme l'illustrent les formations à la sureté des sites et des événements face à la menace terroriste qui sont à destination des établissements relevant du Ministère de la culture ».   

Les liens entre l'ENSP et la sécurité privée se resserrent depuis quelques années déjà. Quelle est l'ambition de l'école? Quel futur peut-on envisager?  

« L’ENSP s’est engagée dans un partenariat avec la sécurité privée depuis près de dix ans. D'abord nous poursuivons notre volonté d'être proactif en privilégiant une véritable analyse du besoin auprès des professionnels sur le terrain et en les rencontrant lors d'évènements comme celui de ce soir. Ainsi, ce colloque est une pierre de plus à la construction d'une relation durable et de confiance par essence.  De plus la coproduction de sécurité doit s'étendre aux futurs cadres de la police nationale, que l'ENSP, sur ses 2 sites, a pour mission de former dans le cadre du cursus initial et continu. Ce genre d'évènement doit se poursuivre pour alimenter les débats, confronter les points de vue et mener à de nouvelles perspectives afin de contribuer à la sécurité de tous ».