Reconnaissance faciale : le Club des Jeunes Cadres en Sûreté invité à l’ENSP

Demain soir l’ENSP accueillera sur son site de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, un colloque proposé par le Club des Jeunes Cadres en Sûreté (CJCS) consacré à la reconnaissance faciale. Technologie, aspects financiers, juridiques, stratégiques et éthiques… de quoi s’interroger sur la conciliation des technologies et la préservation des droits fondamentaux et des libertés individuelles des citoyens. Pour en savoir plus nous avons contacté Laure TOUREZ, responsable de l’antenne de Lyon du CJCS.

Avant toute chose, pouvez-vous nous parler de votre association et de ses missions ?

« Le Club des Jeunes Cadres en Sûreté (CJCS) s’emploie depuis 2012 à offrir aux jeunes professionnels de la sécurité globale un lieu d’échanges, d’apprentissage et de partage avec leurs pairs et avec leurs aînés, afin de favoriser l’émergence et l’intégration de jeunes talents qui seront aux responsabilités demain dans leurs entreprises (conseil, prestation humaine et technologique, donneurs d’ordres…). Le CJCS est aussi un outil d’expression publique de leurs points de vue.

 A cette fin les membres de notre équipe interviennent dans le débat public comme experts conférenciers ou aux tables-rondes des événements de référence du secteur (Préventica, Accessecurity, APS, Expoprotection…). En 2018 nous avons formulé de nombreuses propositions en publiant un Manifeste préfacé par le Préfet Philip Alloncle alors à la tête de la Délégation aux coopérations de sécurité (disponible sur notre site www.cjcs.fr ). Nous organisons aussi nos propres rendez-vous, qu’il s’agisse de moments de convivialité « after-works », de retours d’expériences de spécialistes « ateliers techniques », ou de moments  de réflexion avec des plateaux d’invités de prestige « dîners-conférences ».

Basé à Paris, le CJCS a ouvert une antenne à Lyon à l’été 2017 afin de rayonner dans le sud du territoire, de favoriser les rencontres avec les jeunes cadres là où ils se trouvent, et surtout de participer à l’essor d’un pôle sécuritaire d’excellence. J’ai eu l’honneur de me voir confier la mission de créer et animer cette antenne. Depuis plus de deux ans, mon équipe et moi-même nous attachons à y proposer des rencontres alliant exigence et convivialité ».

Entrons dans le détail du colloque de demain… Quel est le programme de l’événement ? Comment a-t-il vu le jour ? Qu’allez-vous aborder ?

« Le 17 décembre le CJCS proposera d’évoquer une thématique actuelle et sensible : les technologies de reconnaissance faciale. Nous avons co-construit cet événement avec l’Association Nationale de Vidéoprotection (AN2V), et il inaugure un partenariat entre nos deux organisations. Forte d’une expertise ancienne et indiscutée, l’AN2V nous éclairera dans un premier temps sur les principales problématiques relatives à cette technologie en traitant de ses aspects financiers, techniques, juridiques, stratégiques et éthiques. Nous nous interrogerons donc sur les meilleures manières de conjuguer un équilibre efficace et juste entre la mise en œuvre d’un outil perfectionné et la préservation des libertés fondamentales des citoyens.

Dans un second temps, trois entreprises partenaires de l’AN2V (HIKVISION, SENSIVIC, TWO-I) et qui ont accepté de s’associer à ce rendez-vous, animeront un atelier opérationnel. Notre objectif est qu’à la fin de l’événement, les participants disposent de l’essentiel des informations utiles à une bonne compréhension des possibilités et des enjeux de cette technologie ».

Pourquoi avoir choisi l’ENSP pour accueillir votre événement ?

« Pour plusieurs raisons. La première tient à mon parcours : en tant qu’ancienne étudiante du Master 2 proposé conjointement par l’Université Jean Moulin Lyon 3 et l’ENSP, j’ai été très tôt convaincue de la nécessité de rapprocher praticiens du privé et du public. Aussi dès l’ouverture de l’antenne lyonnaise du CJCS, nous avons eu à cœur de nous rapprocher de l’Ecole.

La deuxième raison est liée à l’ADN du CJCS. Dans la mesure où l’ENSP forme les cadres de la sécurité publique de demain, notre Club avait une vocation naturelle à les rencontrer voire les accueillir. La nécessité du « continuum de sécurité » a été affirmée par le Ministre de l’intérieur : nous nous en emparons pour le faire vivre concrètement ».

En tant qu’acteur de la sécurité privée, quel est l’enjeu d’un partenariat avec notre établissement ?

« Notre démarche est pragmatique et fondée à la fois sur l’expérience de nos membres et sur notre vision de la sécurité globale. Le secteur privé n’a pas vocation à empiéter sur les prérogatives de l’Etat, mais nous constatons chaque jour qu’une connaissance mutuelle est nécessaire. Pour collaborer et pour bien protéger, les cadres des deux bords doivent connaître leurs organisations, leurs cadres, leurs contraintes et besoins respectifs, mais aussi leurs savoir-faire. Cela peut et doit commencer dès le stade de la formation et les premières années de carrière. Le CJCS est donc honoré de contribuer avec l’ENSP à ce grand chantier, au bénéfice de tous ».