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Stage cousin (suite) : « Être dans la Police nationale, et la Sécurité publique plus particulièrement, c'est s’adapter à tout contexte y compris les plus difficiles »

Étape importante de la formation, le stage « cousin » permet aux futurs cadres de la Police nationale de s'adapter à leurs futures missions. Accompli, sur un poste en tout point comparable à celui échu au sortir de l'ENSP, il marque la fin de la formation des élèves commissaires. Une fin de scolarité marquée par la crise sanitaire que connaît le pays actuellement. Alors comment est-il appréhendé en cette période particulière ? Plongés dans le grand bain en pleine crise, à quelles difficultés sont confrontés les élèves ?

Aujourd'hui c'est Laetitia PRIGNOT, élève commissaire de la 70e  promotion, qui répond à nos questions.

Avant toute chose, comment allez-vous ?

Tout va bien. Même si je suis éloignée de mes proches, comme beaucoup de personnes en ce moment, je veille à maintenir des contacts quotidiens avec eux et je m'assure qu'ils se portent bien.

Vous êtes actuellement en stage dit « cousin ». Pouvez-vous nous dire où vous êtes, sur quel poste et comment cela se passe pour vous ?

Il y a deux mois, j'ai choisi comme future affectation Bastia, où j'occuperai le poste de Directeur Départemental Adjoint/Commissaire Central Adjoint. Je devais initialement faire mon stage « cousin » à Chambéry (73). Néanmoins, ces projets ont été modifiés du fait de la crise sanitaire que nous traversons. Demeurant à Paris, les événements m'ont conduite à faire mon stage « cousin » à proximité de mon domicile. Je suis donc actuellement au Commissariat de Police de Clichy-La-Garenne (92) où j'avais effectué mes précédents stages. Effectuer son dernier stage à la Préfecture de Police alors que je vais être affectée en DCSP pourrait paraître incongru. Toutefois, je pense qu'une des bases du métier de policier, surtout en Sécurité publique, est la capacité d'adaptation. De plus, chaque expérience est enrichissante. En ces temps difficiles où de nombreux policiers contractent la maladie et expriment des craintes légitimes sur leur santé et celles de leurs proches, le rôle du commissaire de police reste primordial, quel que soit le lieu où nous sommes affectés.

Le commissariat de Clichy-La-Garenne fonctionne en mode dégradé. Je travaille, donc, une semaine sur deux en alternance avec ma tutrice et en collaboration avec l'adjoint chef de circonscription qui est commandant divisionnaire fonctionnel de police. Je suis l'activité quotidienne du commissariat tout en participant à des missions de contrôle du respect des mesures de confinement.

Les conditions actuelles, avec la crise sanitaire, vous permettent-elles de travailler sereinement ?

Au commissariat, nous appliquons les mesures d'éloignement sanitaire. Les réunions sont réduites et les moyens de communication interne se modifient. Néanmoins, tout en respectant les gestes barrières, la configuration des locaux du commissariat permet de croiser tous les effectifs ce qui maintient un contact physique indispensable avec ces derniers. La communication interne passe également par ces échanges quotidiens qu'il faut veiller à conserver surtout en cette période particulièrement stressante pour nos collaborateurs. La présence effective, régulière, si ce n'est constante, d'un Commissaire de Police à leurs côtés me paraît indispensable.

Quelles sont vos principales difficultés dans vos missions actuelles ?

Il est certain que pour moi, ce stage pourrait n'avoir de « cousin » que le nom, puisqu'il ne me permet pas d'appréhender totalement mes futures fonctions. Mais il est largement possible d'appliquer certains enseignements de l'ENSP et de se projeter sur les missions d'un Commissaire Central Adjoint. De plus, même si cela peut s'avérer frustrant de ne travailler qu'une semaine sur deux, il faut s'adapter à ce contexte et accepter le principe de la réserve opérationnelle.

Pour limiter la propagation du virus, il est normal que la hiérarchie fonctionne à 50 % et que les équipes montantes et descendantes ne se croisent pas. En ces temps de crise sanitaire, il faut être encore plus à l'écoute de nos collaborateurs et tenter d'anticiper leurs besoins, notamment lorsque de nouvelles missions (par exemple les gardes hôpitaux de détenus malades du COVID-19) leur sont affectées. Cette anticipation est assez difficile à mettre en œuvre, mais le mode dégradé mis en place par ma tutrice permet de posséder une réserve opérationnelle et de renforcer les effectifs de voie publique, y compris par des enquêteurs du SAIP. La gestion du stock de matériel de protection est également importante dans un commissariat particulièrement touché par le virus. Malgré ce contexte ultra difficile, l'engagement quotidien et la solidarité dont font preuve les effectifs de Clichy-La-Garenne sont à souligner et facilitent d'autant plus le travail de la hiérarchie.

Dans quelques mois vous aurez terminé votre formation à l'ENSP, en quoi ce stage « cousin » est bénéfique ? Quelles sont vos attentes en ce qui le concerne ?

Ce stage restera une expérience enrichissante de gestion de crise. Au plan personnel, il me permet également de me situer et de confronter les acquis de l'enseignement ENSP aux réalités du terrain. Je suis beaucoup plus à l'aise dans la gestion de certaines problématiques RH.
En outre, je profite de ce stage pour observer l'apport indispensable que génèrent de bonnes relations avec nos partenaires institutionnels. Je pense notamment à la Mairie, quotidiennement impliquée à nos côtés dans cette crise. Ce stage me conforte dans l'idée que la Police nationale, et la Sécurité publique plus particulièrement, c'est s’adapter à tout contexte, y compris les plus difficiles, pour répondre à nos missions fondamentales de protection des personnes et des biens.

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