X et ENSP : « Nous partageons de nombreuses valeurs »

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Nous sommes allés à la rencontre d’Amaury, élève polytechnicien en stage à l’ENSP de Cannes-Écluse.

Dans le cadre d’un partenariat, l’école accueille ainsi tous les ans des élèves de l’X pour le stage dit de « formation humaine ». (lire notre article)  Alors comment cela se passe ? Comment vivent-ils cette formation ? Qu’y font-ils ? Amaury LE PERSON a répondu à nos questions…

Pourriez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous ?

« Je suis Amaury LE PERSON, j’ai 20 ans et j’ai grandi à Chantilly dans l’Oise. J’ai longtemps pratiqué le judo et j’ai fait beaucoup de violon quand j’étais enfant ». 

Quel a été votre parcours ? Depuis quand êtes-vous à Polytechnique ? 

« Je suis parti au lycée militaire d’Aix-en-Provence quand j’avais 15 ans pour y passer un BAC S, j’ai ensuite enchaîné sur deux ans de prépa scientifique (PCSI puis PSI* pour les connaisseurs) au lycée Sainte Geneviève à Versailles. Je souhaitais préparer les concours des grandes écoles d’ingénieur. J’ai passé les concours dans des conditions particulières dues à la crise sanitaire et j’ai finalement intégré l’X. Je suis rentré fin août sur le campus de Palaiseau pour l’intégration militaire, qui s’est poursuivie à la Courtine dans la Creuse ».

De quel métier rêviez-vous enfant ? Qu’en est-il aujourd’hui ? 

« Je voulais devenir pilote de chasse, à vrai dire car j’avais vu l’excellent « Top gun » que je conseille vivement ! C’est pour cela que je suis allé dans un lycée militaire et que j’ai acheté des Ray-ban ! Maintenant je pense plutôt travailler dans l’énergie plus tard ». 

Pourquoi avoir choisi de faire votre stage à l’ENSP ? 

 « Le stage dans la police est attirant par le portrait de la société qu’il brosse. Nous avons pu commencer à toucher du doigt certaines problématiques majeures qui nous touchent directement en tant que citoyens, en ces temps d’instabilité et de doutes ».

Qu’attendiez-vous en arrivant ici ? Qu’êtes-vous venu chercher ?

 «  J’attendais de comprendre le rôle de la police, quelles sont ses missions, quelles sont ses contraintes. Notre police est parfois critiquée et il est bon de passer de l’autre côté du Sig Sauer pour comprendre le point de vue des hommes et des femmes qui servent leur pays, dans des conditions parfois dégradées et ingrates » .

Racontez-nous comment se passe votre stage… Quelles missions vous sont confiées… 

 « La formation à l’ENSP cherche à nous donner une vision globale sur le travail de la police, ce qui concrètement consiste en des cours de droit, de police technique et scientifique, de coopération internationale etc. Nous avons également des cours de sport et de techniques de défense et d’intervention, ainsi qu’une sensibilisation au Sig Sauer sp2022. Après un mois de formation, les élèves polytechniciens sont envoyés dans différents services (DCSP, DSPAP, DOPC, DCCRS etc.) pour accomplir des missions différentes et qui s’inscrivent dans le cadre de la formation humaine désirée par l’X. J’effectue personnellement mon stage dans la maison CRS ».

Qu'appréciez-vous particulièrement ? 

« Je suis particulièrement sensible au dévouement des fonctionnaires de police et des personnels administratifs, qui nous donnent beaucoup de leur temps pour partager avec nous leur univers. Nous sommes de nature généralement curieuse, et ils se montrent toujours intarissables de réponses ».

Pouvez-vous déjà nous dire ce sur quoi les policiers et les polytechniciens se retrouvent ? 

« Les X et les policiers partagent de nombreuses valeurs, notamment de service, de dépassement de soi, d’engagement et de solidarité. La cohésion est à la police comme à l’École polytechnique un pilier central du fonctionnement de l’institution ».

Quelles sont, au contraire, leurs différences ?

« Les polytechniciens sont très jeunes et manquent parfois naturellement d’expérience, de pratique, de terrain contrairement aux très expérimentés policiers. Mais ils ont la force de l’âge, la volonté d’apprendre, de faire rayonner leur énergie et leur bonne humeur, et de partager leur point de vue » .

Quel est selon vous l'intérêt de ce partenariat? 

« Je perçois ce partenariat comme un échange : il nous permet de prendre de l’épaisseur, de la confiance, de tâter du terrain... et permet à la police d’accueillir des gens extérieurs à l’institution, avec d’autres idées, d’autres points de vue, d’autres habitudes. Je pense que c’est donc extrêmement enrichissant et je remercie la police de nous offrir ces opportunités ».