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Conférence débat sur la communication en temps de crise : les élèves commissaires interrogent les spécialistes de la com !

© ENSP

Camille CHAIZE, porte-parole du ministère de l’Intérieur et ancienne porte-parole de la police nationale, et Gaspard GANTZER, président fondateur de GANTZER et ancien conseiller communication du président de la République François Hollande, se sont exprimés face aux élèves commissaires sur le thème : « la communication en temps de crise, des attentats de 2015 à aujourd’hui ». Une conférence organisée par l’Association des élèves commissaires (AECP), à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. La 72ème promotion fait le point pour nous !

Depuis l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, la stratégie de communication de l’État a dû s’adapter pour faire face à la crise. Plus récemment encore, ce sont les crises liées au maintien de l’ordre ou bien encore les crises dites « communicationnelles » qui sont scrutées par les différents médias. C’est autour de ces enjeux que Camille CHAIZE et Gaspard GANTZER ont tenu, devant de nombreux élèves commissaires, classes préparatoires intégrées et élèves de master 2, une conférence au cœur même de l’école. Les commissaires de police de demain, qui seront confrontés à ces crises, y ont été particulièrement sensibles.

 Après avoir évoqué leurs parcours respectifs, Camille CHAIZE et Gaspard GANTZER ont partagé leur expérience, sans langue de bois.

Gaspard GANTZER est ainsi revenu sur les attentats terroristes qu’a connu la France de 2015 à 2017. C’est ainsi qu’il livre son ressenti encore vivace d’une période complexe lorsqu’il était communicant auprès du Président de la République. : « Le premier sentiment qui vient quand de pareils évènements arrivent, c’est l’impression d’être dépassé par les évènements  ». Pour autant, cette expérience lui a permis de dégager une méthode de communication sous forme de triptyque qu’il a exposé à l’assemblée : il faut tout d’abord faire preuve d’une « transparence quasi absolue sur les évènements  », il faut ensuite « faire preuve de pédagogie sur ce que l’on fait  », et enfin « rechercher l’union dans les symboles  » .

Camille Chaize a elle énuméré, d’un point de vue policier, les quatre grandes étapes qui se retrouvent systématiquement dans les attentats ou d’autres épreuves : la première étant « la phase d’alerte  » où « l’objectif de la communication sera de protéger la population  » ; la deuxième étape étant « la phase de gestion opérationnelle de la crise (premières investigations,…) où l’objectif de la communication sera de rassurer en montrant que la police fait son travail  » ; la troisième phase étant la gestion des polémiques qui ne manqueront pas d’arriver ; la quatrième et dernière étape étant le retour à la « normale  » en montrant, sans crainte d’identifier les failles, que les conséquences en seront tirées.

Si ces périodes d’attentat sont sans conteste une situation critique pour tout communicant, la porte-parole du ministère de l’Intérieur a souligné que ce ne sont pas les plus compliquées pour la police, qui a pu bénéficier d’une image positive dans ce contexte. La communication de crise sur des situations de maintien de l’ordre ou encore sur des accusations de violences policière reste très sensible.

Camille CHAIZE a indiqué que la stratégie de communication dans cette dernière matière a considérablement évolué, puisque cette « communication est non consensuelle et touche les libertés publiques  ».

Il faut répondre à armes égales aux détracteurs qui usent des nouveaux médias et des réseaux sociaux. Il faut « recontextualiser à chaque fois pour expliquer aux journalistes, sur les réseaux sociaux ces images » ; il faut ensuite « aller sur les plateaux pour expliquer, comment cela s’était passé ».

Gaspard GANTZER a confirmé ce changement en expliquant que « ce qui a changé : c’est le rapport à l’image  » avec « l’évolution du streaming, le téléphone en direct, le live  ». Dorénavant, « les gens peuvent filmer en direct et ces manifestations sont des guerres de l’image assumées ».

© ensp

Sur les crises communicationnelles, ou « bad buzzs », Camille CHAIZE et Gaspard GANTZER ont eu tous les deux la même approche : la meilleure solution « c’est la reconnaissance immédiate de l’erreur, faire amende honorable  ».

Les nombreuses questions- réponses posées pendant et à la fin de la conférence ont montré à quel point le sujet de la communication en temps de crise était un enjeu important pour les futurs commissaires présents. Ceux-ci ont également apprécié de pouvoir poser des questions directes voire piquantes, notamment à l’attention de Gaspard GANTZER, mais auxquelles les deux intervenants ont répondu avec beaucoup de franchise, d’humilité, voire d’autodérision.

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