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La 72e promotion de commissaires de police rencontre Nicolas LERNER, patron de la DGSI à l’ENSP !

Il est coutume pour nos élèves de recevoir, en formation initiale, des intervenants de haut niveau. Après Jérôme FOUCAUD, directeur de l’ordre public et de la circulation à Paris et Vincent MESSAGER, sous-directeur des ressources humaines de la DCCRS il y a quelques semaines, la 72e promotion a eu la chance d'accueillir Nicolas LERNER, chef de la DGSI. L’occasion pour ce dernier de présenter sa direction et ses missions. Un moment d’échanges toujours apprécié par les futurs cadres de la police nationale ! Nicolas LERNER interviendra également dans quelques semaines à Cannes-Écluse, devant les élèves officiers. Nous lui avons posé quelques questions :

 

 

Vous intervenez devant la 72e promotion, qu'allez-vous aborder avec nos élèves ?

 

Nicolas LERNER : «   Je suis d’abord là pour présenter la direction générale de la sécurité intérieure   : ses missions, ses spécificités, ses enjeux. Mais c’est également important d’apporter du concret aux élèves, et de leur expliquer ce qu’est être commissaire à la DGSI. Leur donner un aperçu de notre maison et du quotidien qui pourrait être le leur, démystifier également le service, et expliquer qu’un passage court ou long à la direction générale de la sécurité intérieure est possible, quelle que soit l’ancienneté dans une autre direction et quel que soit le profil car les postes sont nombreux   : 150 commissaires travaillent à la DGSI ce qui équivaut à 10% du corps de conception et de direction   » .

 

Qu’est-ce qu’être un commissaire à la DGSI   ?

 

N.L   :  «   Il y a tellement de postes, tous extrêmement variés, pour pouvoir répondre simplement à cette question   ! Si vous travaillez à la direction du renseignement et des opérations, sur le contre-espionnage, vous êtes en charge d’identifier, surveiller, et entraver les agents travaillant sur le territoire national. Vous travaillez pour cela avec des analystes, des documentalistes, et en lien avec des agents qui réalisent les filatures, les écoutes téléphoniques etc. ,  eux-mêmes dirigés par un commissaire. Si vous êtes celui qui a en charge le suivi des individus pris en charge par la DGSI au FSPRT, celui qui gère les équipes qui réalisent les investigations numériques, ou celui qui pilote le projet de site unique du service, votre quotidien n’a rien à voir. Mais quel que soit le poste vous êtes dans une direction avec des enjeux extrêmement actuels, passionnants et complexes. Un service moderne et dynamique, qui ne cesse d’évoluer, avec un pilotage resserré, car composé de 4 500 agents. Un service très engageant qui vous amène à développer un partenariat riche avec d’autres services de renseignement, à voyager pour rencontrer des partenaires internationaux et échanger sur les dossiers. Enfin à la DGSI le terme de «   conception   »  prend tout son sens car le travail de renseignement conjugue activité opérationnelle et «   temps long   »   » .

 

Pouvez-vous nous présenter les missions principales de vos services ?

 

N.L   :  «   La première mission est évidemment la lutte contre le terrorisme et les extrémismes violents. C’est celle sur laquelle depuis 2015, nous attendent principalement nos autorités et les français. La DGSI a une compétence en renseignement et en judiciaire sur cette matière. La désignation de la DGSI comme chef de file de la lutte anti-terroriste en 2018 par le Président de la République a encore accru cette responsabilité du service en mettant la coordination et l’échanges d’informations au centre du dispositif de lutte anti-terroriste français.

La seconde mission, mission historique de la DST (direction de la surveillance du territoire) est le contre-espionnage   : détecter, surveiller et entraver les activités des espions sur notre sol.

La troisième mission, qui prend de plus en plus d’importance, est la protection du patrimoine économique et scientifique de la nation. Cela passe par la protection d’entités stratégiques identifiées, et d’une action importante de sensibilisation des entreprises aux risques auxquels elles peuvent être confrontées.

La DGSI a également une mission de cyberdéfense pour les opérateurs d’importance vitaux notamment.

Enfin la DGSI participe également à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive aux côtés de ses partenaires, à commencer par la DGSE   » .

 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune commissaire qui prendra ses fonctions dans quelques mois ?  Quelles sont les attentes de vos services à l'encontre d'un commissaire débutant ?

 

N.L   :  «   La DGSI n’accueille pas de commissaire en sortie d’école. Cette position est partagée par l’école et par la direction générale. Il est important que les commissaires évoluent d’abord en sécurité publique, car cette expérience vient toujours enrichir leur parcours ultérieurement, même lorsqu’ils se dirigent rapidement vers un service spécialisé.

Mais en tant que chef, le conseil que je donnerais c’est de débuter par une phase d’écoute, d’observation, de compréhension. C’est simple à dire mais souvent, on est rapidement pris par le quotidien, l’adrénaline, et on oublie d’apprendre son métier. C’est normal de ne pas connaître toutes les facettes de son métier lorsqu’on sort d’école, ce n’est pas honteux, c’est au contraire une chance, celle d’apprendre le métier qu’on a souvent toujours voulu faire, ou qui nous a pris un ou deux ans de préparation   ! Il faut savoir prendre ce temps pour devenir un bon chef   » .

 

 Quelles sont les dernières évolutions majeures au sein de votre direction?

 

N.L :  «  Depuis ma prise de fonction en octobre 2018 les réformes se sont enchaînées. Le dispositif de lutte anti-terroriste est une réforme majeure parce qu’elle met en place de nouvelles méthodes de travail, une harmonisation des doctrines, une plus grande confiance entre services pour une meilleure efficacité. Et son évolution est constante. Je ne pourrais pas développer mais la DGSI a également connu de grandes avancées en matière technique, ce qui est fondamental pour le travail quotidien des agents. Enfin, nous sommes engagés dans une réforme de notre politique de ressources humaines et de communication afin de disposer d’une organisation moderne, sans oublier le site unique, un projet colossal mais tellement enthousiasmant » !

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