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La saisie des avoirs criminels : « il faut oser, tout simplement »

© ENSP

Fatima GABOUR, jeune commissaire tout juste arrivée à la tête du GIR de Bobigny et Magali PARAVISINI, commandante de police, deuxième adjointe de la cheffe de division économique et financière de la PJ Marseille étaient la semaine dernière en formation continue à l’ENSP. Comme 12 autres commissaires, 3 officiers et 3 gradés, elles ont pu profiter de l’expérience de nombreux experts sur la question des avoirs criminels. (Lire notre article) . Elles reviennent sur le stage.

Issue de la 68e  promotion des commissaires de police, Fatima GABOUR a fait ses premières armes en tant que commissaire central adjoint du commissariat du 4e  arrondissement de Paris. Puis, après la fusion des 4 premiers arrondissements de la capitale elle est devenue chef du SAIP du commissariat « centre ».  Depuis le 1er  juillet elle a rejoint le GIR de Bobigny. « Mon métier sera de faire connaître mon service, faire savoir que nous sommes présents, que nous pouvons aider. Et puis, bien sûr, de faire en sorte de mener au bout tous les dossiers »,  confie-t-elle avec néanmoins quelques appréhensions liées à sa nouvelle affection.  Magali PARAVISINI, un peu plus familiarisée avec les saisies, a quant à elle découvert de nouvelles possibilités grâce à cette formation : « Le stage était très bien fait, très vivant, les intervenants passionnants, les échanges riches et les nombreux exemples et cas pratiques ont rendu cette formation particulièrement intéressante. Je suis très contente d’y avoir participé » !

 

Qu’êtes-vous venue chercher dans cette formation ?

© ENSP

Fatima GABOUR :  « Je viens de commencer au GIR de Bobigny, un service spécialisé dans la saisie des avoirs criminels. Je suis donc venue acquérir des notions de base dans ce domaine, le cadre juridique... tout ce qui pourra m’apporter un éclairage sur le poste que je vais prendre ! La formation nous a apporté une vision très pratique, concrète, de cette matière. Très honnêtement je pense que tous les stagiaires sont ressortis satisfaits. Ces 3 jours et demi ont été denses mais extrêmement intéressants avec une approche empirique des choses…franchement super !  En plus, les échanges avec les autres stagiaires sont venus enrichir la formation. Cela m’a permis de déblayer un peu, de faire le tri dans toutes les notions importantes et de comprendre un peu plus rapidement les dossiers traités par mon service. La matière est très technique mais passionnante… J’aurais même apprécié une journée de plus ! »

Magali PARAVISINI :  « Je n’avais jamais fait de stage portant sur ces sujets, simplement une courte formation il y a une dizaine d’années à Paris mais qui était insuffisante car je ne connaissais pas toutes les possibilités offertes par la saisie. C’est donc ce que je suis venue chercher : savoir dans quel cadre on pouvait saisir, en vertu de quels articles et la méthodologie. Quand on relit une procédure qui est à la signature ou quand on va faire une opération, bien connaître la matière cela nous permet de voir si les collègues sont passés à côté de quelque chose. Sans faire la formation on ne peut pas le savoir. Et puis cela permet d’avoir un œil différent. Si en PJ nous faisons régulièrement des enquêtes de patrimoine, il y a malgré tout des cadres que j’ignorais et cela m’ouvre de nouvelles portes ».

 

Que retenez-vous de cette formation ? Qu’allez-vous pouvoir appliquer dès aujourd’hui dans votre poste ?

Fatima GABOUR :  « Je vais surtout retenir que nous avons un cadre juridique avec une multitude de moyens pour aboutir à la saisie des avoirs criminels. Qu’il faut y aller ! Déterminer la bonne stratégie et se battre jusqu’à la fin. Il faut oser tout simplement ! Je retiens également qu’il faut une réelle implication en tant que chef de service sur ce sujet. Dans mon nouveau poste je ne vais faire que ça, mais a postériori, quand j’étais à la tête du SAIP commissariat du centre cela aurait été extrêmement pertinent que mes officiers et moi-même fassions cette formation pour avoir une meilleure perception de cette matière ».

Magali PARAVISINI : « Dès que j’aurai le temps, je compte créer un document détaillé sur ce que j’ai abordé en formation et le mettre à disposition en tant que support pour tous les collègues. Dans le but de ne pas passer à côté de saisies que l’on pourrait faire et que l’on ne fait pas par manque de connaissances. La saisie du produit de l’infraction c’est quelque chose que l’on fait automatiquement cependant il y a des petites subtilités qui m’ont enthousiasmée. J’ai hâte de remettre mes notes au propre pour que ça profite à tout le monde. Ce serait contre-productif de garder l’enseignement pour moi, il faut que tout le monde ait le réflexe de procéder à des saisies dans chaque dossier. Aujourd’hui c’est un passage incontournable, tout comme les études de téléphonie par exemple » !

 

L’ENSP a formé les 3 corps de la police nationale sur ces thématiques. En quoi est-ce important selon vous ?

Fatima GABOUR :  « En premier lieu tout le monde apporte son expérience, son point de vue. La formation était interactive et ces échanges sont vraiment importants. Ensuite, le stage était adapté au rôle de chacun puisque la procédure y est détaillée de A à Z. Enfin, pour les enquêteurs de manière générale cette formation permet de désacraliser un peu cette matière, de voir ce qu’ils peuvent faire ou non. Pour nous en tant que chef de service également, il est important de connaître toutes les possibilités afin d’appuyer le dossier ».

Magali PARAVISINI : « Cela permet d’avoir des points de vue et des regards différents… mais je pense que ce n’est pas forcément le grade qui fait les échanges intéressants, plutôt les directions et les problèmes rencontrés par chacune d’entre elles ».

 

Qu’est-ce que cela fait de revenir en formation ?

Fatima GABOUR :  « C’est vrai, c’est la première fois que je reviens en formation et c’est très bien ! Cela nous permet de prendre du recul et d’échanger avec d’autres gens. Surtout sur des matières encore une fois très techniques qui nécessitent de prendre du recul régulièrement. La formation est indispensable et je reviendrai sans hésiter ».

Magali PARAVISINI :  « … oui, revenir d’ici 4 ou 5 ans pour se remettre à jour… car quand on ne pratique pas tous les jours on peut oublier certaines choses »  !

 

Une dernière question Fatima : pourquoi avez-vous choisi ce poste au GIR ?

Fatima GABOUR : « On tire une vraie satisfaction du fait qu’il y ait une réelle efficacité répressive ! On fait mal aux délinquants ! Et puis il y a la recherche aussi… c’est très intéressant. Par ailleurs, avec le GIR nous travaillons en appui de l’ensemble des services de police et des forces de sécurité intérieure, ce qui a pour avantage d'être en contact avec plein d'interlocuteurs différents... »  !

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