Lutte contre les trafics de biens culturels : Une experte de l’ENSP présente ArteFact au Louvre

© ENSP

« La piste des œuvres disparues en temps de guerre (1870-1945) ». Tel était l’intitulé du colloque organisé au musée du Louvre ce mercredi. Une journée de recherche et d’échange, ouverte au grand public, qui s’est déroulée avec la participation de différents experts venant du monde de la conservation muséale, des archives et de la recherche universitaire mais aussi de celui de la protection du patrimoine et de la lutte contre les trafics illicites de biens culturels en la personne de Corinne Chartrelle.

Commandant de police, n°2 de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) pendant 15 ans, et maintenant experte dans ce domaine spécifique auprès du centre de recherche de l’ENSP (CRENSP), Corinne Chartrelle a fait une présentation éclairante de la réalité de terrain et du quotidien des policiers, gendarmes mais aussi douaniers qui travaillent à déjouer ces filières et réseaux de biens culturels.

Le nerf de la guerre ?  La capacité des forces de sécurité intérieure à déterminer très rapidement si les objets qui transitent et / ou qui sont vendus sur le territoire français, contreviennent aux lois françaises et européennes mais aussi aux conventions internationales portant sur la protection du patrimoine et ratifiées par la France.

Dans la réalité, il est parfaitement impossible pour chaque policier, gendarme ou douanier traitant de ce type d’affaires de connaître et d’identifier tous les biens culturels produits partout dans le monde et ce depuis la nuit des temps (fibule mérovingienne, hache polie néolithique, statue funéraire cyrénéenne, poignard scythe, peinture flamande du XVIe siècle, … etc.).

Il fallait donc pour les aider à faire leur travail, mettre au point un outil de travail adapté à la réalité du terrain. C’est maintenant chose faite grâce à ArteFact  ! Un outil créé à plusieurs mains*dans le cadre du projet européen H2020 PREVISION.

Grâce à l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (ou Augmentée), une application a été mise au point permettant avec un simple smartphone de scanner un objet puis de savoir en quelques secondes (par croisement des bases de données) si ce bien culturel a été volé ou s’il fait partie des biens culturels en danger qui ne doivent pas circuler.

L’outil Artefact , présenté à plusieurs reprises auprès des professionnels français et étrangers de la protection du patrimoine, remporte aussi bien l’adhésion du milieu de la conservation des musées que celui des forces de sécurité intérieure qui ont pu l’utiliser. Une belle réussite dont l’ENSP se réjouit !

_{*la société française PARCS en charge du développement technologique, du laboratoire HiSoMA du CNRS, l’association MICKAEL CULTURE et les forces de police européennes}