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« Stage cousin » en période de crise COVID 19 : un contexte de travail inédit pour les commissaires de police en fin de scolarité

La 70e promotion des élèves commissaires terminera sa formation dans quelques mois. Une fin de scolarité entachée par la crise sanitaire que connaît le pays actuellement. Si l'ensemble de la promotion était déjà en stage dit « cousin » au début de cette crise, et ce jusqu'à fin mai, il a fallu néanmoins, eu égard aux circonstances et en concertation avec la direction centrale de la sécurité publique et la Préfecture de police, adapter ou modifier quelques lieux de stage pour tenir compte d’éventuelles difficultés personnelles, familiales, et/ou d’hébergement et de transport de certains élèves.

Étape importante de la formation, ce stage « cousin » permet aux futurs chefs de service de la Police nationale de s’adapter à leurs futures missions. Accompli sur un poste en tout point comparable à celui échu au sortir de l’ENSP, il marque la fin de la formation des élèves commissaires. Alors comment est-il appréhendé en cette période particulière ? Plongés dans le grand bain en pleine crise, à quelles difficultés sont confrontés les élèves ?

Nous avons posé la question à Julien PIMPAUD , affecté dans quelques mois à Ajaccio en tant que DDSP adjoint.

Avant toute chose, comment allez-vous ?

Tout va bien. La santé des miens et de moi-même ne souffre pas du virus. Avec trois enfants en âges d’être scolarisés, ma femme (officier de police) et moi nous adaptons pour nous occuper d’eux. Ils commencent à s’impatienter des règles du confinement et à regretter de ne pouvoir aller à l’école. L’impatience est partagée. L’envie de retrouver famille et amis est grande. Le recours à la visioconférence nous permet de maintenir un minimum de convivialité. Nous nous improvisons professeurs. Ce n’est pas un métier facile !

Vous êtes actuellement en stage dit « cousin ». Pouvez-vous nous dire où vous êtes, sur quel poste et comment cela se passe pour vous ?

Initialement (avant la crise sanitaire), je devais être en stage cousin à la CSP de Montluçon (03). Du fait de la crise, nous sommes une dizaine de la promotion à avoir été relocalisés au plus près de nos résidences familiales. Ainsi, je suis en stage à Saint-Étienne, à la DDSP 42. Ayant choisi le poste de DDSP adjoint à Ajaccio en première affectation, je devais me retrouver en "cousinage" auprès d'un collègue assurant ces fonctions dans une DDSP de même catégorie. Autant dire qu'en étant à Saint-Etienne, je suis monté d'une marche. En accord avec mon tuteur, je suis positionné auprès de l'état-major dans un premier temps. Il est vrai que la vision centrale me permettra d'appréhender l'ensemble des questions qu'une DDSP doit traiter. Ensuite, au fil des semaines, en concertation avec mon tuteur et en fonction des domaines pour lesquels je ressentirai un besoin d'approfondissement (comme l'OMP par exemple) j'évoluerai au sein de la structure. Je garde également à l'esprit qu'il convient de maintenir le contact avec une pratique de terrain, envisageant de m'associer aux opérations quotidiennes, riche d'enseignements humains et techniques.

Les conditions actuelles, avec la crise sanitaire, vous permettent-elles de travailler sereinement ?

Comme tout policier, je crains d'être contaminé et de contaminer les autres. L'application des gestes barrières impose une modification des comportements. Les tâches se font moins vite. Il faut repenser les méthodes de travail. Pour la DDSP 42, à l'heure de mon arrivée en stage, je constate que des masques sont à disposition ainsi que du gel hydro alcoolique. Il y a un renforcement de la désinfection des locaux. Toutefois, je perçois l'effet psychologique que le virus emporte sur nous. Je constate que les collègues agissent avec rigueur. Cette rigueur se traduit malheureusement aussi par la mise entre parenthèses des moments de convivialité que sont les pauses café notamment.

Quelles sont vos principales difficultés dans vos missions actuelles ?

Ce stage cousin implique deux aspects : celui de parfaire sa formation au regard des spécificités de notre futur poste et celui d'expérimenter nos acquis. L'ensemble des services se retrouve bouleversé par cette crise inédite. Ainsi, la difficulté majeure c'est qu'il n'y a plus de référentiel. J'essaie donc d'observer comment se gère cette situation de crise. Mon souci principal est comment apporter de l'aide en épargnant aux collègues de me consacrer trop de temps, à un moment où la charge de travail est prégnante.

Dans quelques mois vous aurez terminé votre formation à l'ENSP, en quoi ce stage « cousin » est bénéfique ? Quelles sont vos attentes en ce qui le concerne ?

Ce stage marque une étape importante du cursus de formation. Il ne s'agit pas de recueillir des éléments mais de les mettre en perspective dans nos futures fonctions. D'un point de vue psychologique, il rassure, car la modélisation de la sécurité publique permet d'appréhender les aspects techniques de notre futur poste tout en étant accompagné et conseillé par notre tuteur. Il nous reste alors, à notre arrivée sur nos fonctions, à nous consacrer à la dimension qui fait le sel de notre métier, la dimension sociale. Dimension sociale que l’on partage avec nos collègues, nos partenaires et nos concitoyens. En conclusion, ce stage doit permettre de valider la technicité et définir notre champ d'action. Ces dimensions déterminées, nous serons d'autant plus disposés aux relations humaines et à la stratégie de sécurité.

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