MFI 13 : Place à l'action !

© ENSP

3h30 du matin. Le téléphone mobile de Loubna, commissaire stagiaire, retentit. Elle doit prendre son service plus tôt que prévu. Une à une, des silhouettes traversent le parc du site de Saint-Cyr pour converger vers l’amphithéâtre Clémenceau. Les groupes se forment, perçoivent armes, gilets pare-balles, et équipements radio. C’est le début de l’exercice "conception d’un service opérationnel". Nom de code : MFI 13.

Rapidement, les scénarios prennent corps. Les groupes de stagiaires affectés au renseignement entament la surveillance d’un individu projetant un attentat sur un homme politique. Les groupes jouant les services de police judiciaire sont en alerte mais ignorent encore le moment et la nature de leur saisine. La filature mène les commissaires-stagiaires en dehors de l’école, jusqu’aux confins du village de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.

La situation se corse : le "lièvre" s’apprête à passer à l’action. Le relais est alors passé au groupe judiciaire qui, en liaison avec le Procureur, mène l’opération jusqu’à l’interpellation. Pas le temps de souffler pour le chef de groupe qui doit répondre au débotté à une interview télévisée. A midi, l’exercice se termine en apothéose avec l’intervention du GIPN, appelé en renfort par le dernier groupe judiciaire. Après une vaine négociation avec le mis en cause, retranché dans son domicile, l’unité d’élite donne l’assaut et procède à son interpellation.

C’est la première fois qu’un exercice d’une telle ampleur, où toute la promotion participe, a lieu. De nombreux véhicules administratifs mis à dispositions par le SGAP Sud-Est ainsi que d’importants moyens radio prêtés par le SZSIC ont permis sa réalisation dans les meilleurs conditions. "L’objectif était de confronter les futurs commissaires à la conception, la mise en place et la direction d’un service opérationnel, et de leur faire rédiger les actes afférents à ce dispositif" , précisent les concepteurs de ce module. Cet exercice permet de travailler de façon dynamique et dans des conditions proches du réel différentes matières : le renseignement, la police judiciaire, la communication. "C’est une opportunité d’appréhender les difficultés inhérentes à de telles situations et d’entrevoir les grands principes régissant la surveillance et la filature" . Chaque scénario a été encadré par des commissaires de la BRI ou de la DCRI qui ont observé les commissaires stagiaires dans leur rôle. Ils les ont débriefés et conseillés une fois l’exercice terminé. L’ensemble des chargés de formation était par ailleurs mobilisé pour l’occasion. Une pédagogie unanimement appréciée par les membres de la 64ème promotion, qui disposaient d’une grande latitude pour organiser et mettre en place leurs dispositifs.