Le tour du monde des polices - épisode 9 : la Côte d'Ivoire

© ENSP

Après la découverte du Cameroun, restons dans l'ouest africain. Monsieur Karimou Kone, nous présente la Côte d'Ivoire dont les armoiries sont symbolisées, entre autres, par un animal emblématique du pays, l'éléphant.

Pouvez-vous résumer votre carrière ?
Recruté en 2004 par voie de concours direct (externe), c’est en début d’année 2007 que j’ai été affecté dans mon premier poste, en tant qu’adjoint au chef de service du Commissariat du 2ème arrondissement d’Abengourou, une ville de l’est frontalier avec le Ghana. J’y ai exercé jusqu’en 2010, avant d’être affecté à Abidjan au Commissariat du 7ème arrondissement, à la veille de l’élection présidentielle, toujours comme adjoint au chef de service. J’ai passé une année dans ce service, avant d’être affecté en octobre 2011, cette fois-ci comme chef de service, au Commissariat du 21ème arrondissement situé dans la commune d’Abobo à Abidjan. C’est à ce poste que j’étais, lorsque j’ai été reçu au test de sélection qui m’a permis d’être ici. Depuis la sortie de l’école donc, je n’ai fait que de la sécurité publique.

Votre passage à l'ENSP va-t-il être un accélérateur de carrière ?
Je ne saurai présager l’impact direct de mon passage à l’ENSP sur ma carrière, parce que rien n’est évident chez nous. Tout reste à l’appréciation de la hiérarchie. En revanche, personnellement, j’en tire une grande satisfaction et une grande fierté, parce que je suis certain d’avoir amélioré mes connaissances et mes capacités. Même si au niveau de ma carrière, je n’ai pas les retombées immédiatement, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir enrichi mon curriculum vitae, mais surtout mes acquis.

Quelles sont les principales différences entre la police française et la police de la Côte d'Ivoire ?
Déjà, il faut dire qu’au plan organisation structurelle, la police ivoirienne ressemble un peu à la police française, même si les appellations des structures diffèrent souvent. En revanche, les différences sont nombreuses. La police française a presque dix fois plus de personnels que la police ivoirienne. Et la France, en tant que pays développé, a une police plus outillée que la police ivoirienne pour faire face aux défis de l’insécurité. Vous avez par exemple de nombreux fichiers automatisés qui sont des outils d’aide à l’investigation et qui sont disponibles en temps réel. Vous avez ensuite une quasi généralisation de la vidéosurveillance. C’est très appréciable. L’évolution technologique de la France est forcément un avantage pour sa police, comparée à la police ivoirienne.

Quels sont les enjeux d'avenir pour la police de la Côte d'Ivoire ?
A mon avis, les enjeux d’avenir pour la police de la Côte d’ivoire devraient être d’abord la modernisation de nos services et de nos moyens de travail. En plus de la modernisation des services, je pense qu’il faudra aussi songer à les réorganiser en fonction des défis actuels de la grande criminalité. On pourrait par exemple créer au sein des commissariats des services spécialisés pour certains types de criminalité afin de sortir un peu du caractère généraliste de nos services de sécurité publique.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
Je dois dire que, en dehors du stress de policier au cours de la crise postélectorale que mon pays a connu en 2010-2011, le souvenir qui reste marquant pour moi, dans ma jeune carrière, est celui d’être rentré à l’Ecole Nationale de Police de mon pays en tant que Major des élèves commissaires issus du concours direct (externe). Être d’abord parmi les vingt recrues sur des milliers de candidats et ensuite être le premier : cela m’a marqué !"