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Le tour du monde des polices - épisode 10 : le Togo

Publié le 5 mai 2014
© ENSP

Après la découverte de la Côte d'Ivoire, madame Tchédéli Benebeda Kaptcha, épouse Samah, nous présente le Togo, son pays, qui se situe en Afrique de l'Ouest.

Pouvez-vous résumer votre carrière ?
"J’ai fait mon entrée dans la Police nationale togolaise sur concours, par voie externe en 2005. Ce fut d'ailleurs la toute première année où le concours des commissaires de police était ouvert aux femmes.
Après une formation militaire, j’ai reçu une formation initiale de base à l’école nationale de police puis s’en est suivie une période de stage obligatoire, dans toutes les directions centrales de la DGPN. Suite à cette période de formation et de stage couronnée de succès, mon premier poste d’affectation fut le Commissariat central de la ville de Lomé où j’ai exercé en tant que chef de la Sûreté urbaine, tout en assumant en parallèle le rôle d’adjoint au commissaire central de 2008 à janvier 2013.
Intervenant dans une matière de droit à l’école nationale de police, j’ai suivi une formation des formateurs « Expert Aforma » à l’Institut national de formation de la police nationale de Clermont-Ferrand en 2011.
Depuis janvier 2013, et avant mon arrivée en France pour la formation à l’ENSP, j'étais affectée au commissariat spécial de police à l’aéroport international « Gnassingbé Eyadema » en tant que chef de service.

Quel en est le souvenir le plus marquant ?
Ma carrière dans la fonction de commissaire de police est pleine de souvenirs. Néanmoins, le plus marquant fut lorsque j’étais chef Sureté urbaine au commissariat central de Lomé. Nous avions été saisis sur une affaire de viol d’une petite fille de 8 ans dont l’auteur s’était enfuit pour Aflao (Ghana). Je me suis attribuée le dossier en raison de la complexité de l’affaire pour mener des investigations en posant des actes de procédure précis et requis pour ce cas de crime. Je m'étais lancée le défi de rechercher le présumé auteur du viol sur mineur jusqu’à son dernier retranchement. Ma satisfaction fut très grande, lorsque moins d’un mois après la saisine, j’avais réussi à mettre la main sur ce présumé auteur suite à une information d’un "indic" que j'avais positionné à la frontière Togo-Ghana.

Comment vivez-vous la scolarité à l’ENSP, notamment loin de vos jeunes enfants ?
La scolarité à l’ENSP, loin de mes bébés n’est pas chose aisée. Il y a des moments où, pensant fort à mes enfants, à ma famille, j’ai le moral vraiment très bas et je suis très triste. Mais cela ne m’empêche pas de suivre les cours, en surmontant cette épreuve d'éloignement. La récompense de ce sacrifice sera d'atteindre l’objectif fixé et surtout réussir cette formation à l’ENSP. Le soutien de mon mari, de certaines familles d’accueil togolaises et françaises m’ont été d’une importance capitale.
Je connais également des moments de joie, de partage et d'échanges avec d’autres auditeurs étrangers, et certains élèves commissaires qui sont très ouverts et aimables.
Je suis très satisfaite de ma scolarité en France, au cours de laquelle j’ai acquis des connaissances et partagé des expériences qui peuvent être utiles à la police togolaise.

Quelles sont les différences que vous avez pu observer entre les missions d’une commissaire de police française et les vôtres ?
Il n’y a pas de différence entre les missions d’une commissaire de police française et celles d’une commissaire de police togolaise. Les missions des deux, du point de vue professionnel, se résument à la conception, à la direction et au suivi des projets et missions de sécurité. La seule différence que je peux relever est la spécialisation pour des commissaires de police françaises dans certains domaines de sécurité. De plus, dans l’exercice de leurs missions, elles ont la chance de bénéficier de plusieurs droits, leur permettant de concilier "vie de flic avec vie familiale", ce qui n’est pas évident pour une commissaire de police dans mon pays.

Les enjeux d’avenir pour la police togolaise.
Les enjeux d’avenir pour la police togolaise sont de gagner le pari de la sécurité. A cet effet, elle adapte constamment ses techniques aux nouveaux défis de notre société en perpétuelle mutation d’où la nécessité d’une formation continue des fonctionnaires de police et d’acquisition de moyens matériels indispensables pour assurer au mieux nos missions de police. C’est pourquoi la police togolaise a besoin de mesurer la pertinence de ses choix à l’aune des expériences des autres pays. Vous comprenez pourquoi le Togo n’hésite pas à répondre à l’offre du concours d’entrée à l'ENSP qui est pour nous un excellent creuset où s’expriment les expériences dans leur diversité.

La scolarité à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or sera-t-elle synonyme de promotion ?
Pas nécessairement, il faut toujours se battre sur le terrain et se démarquer des autres pour avoir droit à la promotion. Cependant cette scolarité à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or sera utile pour la carrière : elle renforce le Curriculum-Vitae, ouvrant ainsi droit à l’avenir aux postes à responsabilités, voire, de directeurs centraux !"

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