Futurs magistrats et commissaires de police partagent le volant

© ENSP

Lors d'une semaine principalement dédiée à la sécurité routière, les commissaires stagiaires ont accueilli sur leurs bancs 10 auditeurs de justice de l'École nationale de la magistrature (ENM).

« Match retour » pour ces futurs magistrats qui avaient accueilli nos commissaires fin septembre à Bordeaux. L'occasion également pour Mme Jalade , ex-magistrate détachée en formation parmi la 66^e promotion, de se joindre au groupe. Le mercredi 3 décembre en soirée, a été diffusé le documentaire de Coline Serreau Tout est permis. Un documentaire d'une grande force, qui sensibilise aux dangers de la route, tel le cas de cette jeune femme devenue paraplégique en ayant quitté la route des yeux deux secondes pour ramasser un CD tombé dans son habitacle. Le public a pu échanger autour de ce film avec Chantal Perrichon , présidente de la ligue contre la violence routière.
Mme Perrichon a poursuivi ses exposés le lendemain en expliquant les avancées auxquelles a contribué son association : le permis à points, l'installation des sièges enfants, la diminution du seuil légal alcoolémie...
Le commissaire Michel Barthélémy , spécialiste de la sécurité routière, en a retracé l'évolution historique et a rappelé des chiffres très parlants : la distance de freinage qui double entre 90 et 130 km/h, le champ de vision qui rétrécit à 30° à 130 km/h alors qu'il est de 100° à 40 km/h...

Au-delà de ces présentations de sensibilisation, l'accent a également été mis sur l'approche technique et opérationnelle, avec les interventions de nombreux spécialistes : Monsieur André Chazeau , du Bureau d’Enquête sur les accidents de transports terrestres, a retracé la survenue d'un certain nombre de graves accidents, tels la catastrophe ferroviaire de Bretigny sur Orge. Monsieur Rouquand , expert accidentologue près la cour d’appel de Montpellier, a, lui, expliqué comment de nouveaux outils permettent aujourd’hui de reconstituer graphiquement le déroulement d'un accident (vitesse, déclenchement des airbags,trajectoire...). Il a également évoqué l'utilisation de nouveaux révélateurs de traces de sang permettant de repérer des indices qui auraient pu être effacés à l’eau.

© ENSP Voiture tonneau simulant partiellement les effets d'un accident de la route

Le chef d’escadron du CACIR, (centre automatisé de constatations d’infractions routières) a expliqué le rôle la Cellule MAJ (multirécidivistes appui judiciaire) à Rennes mise en place le 1^er septembre dernier et permettant d’obtenir des informations en temps réel très précises. Enfin, le SOPSR de la DDSP69 a présenté divers moyens de contrôle et d'intervention : une moto, un véhicule avec radar embarqué, un cinémomètre dernière génération pouvant mesurer la vitesse, même la nuit, et ce à une distance de 1 kilomètre et enfin, un véhicule LAPI (lecture automatisé des plaques d’immatriculation).

La semaine s'est terminée sur une mise en situation « renversante » où auditeurs de justice et commissaires stagiaires ont pu tester les effets d'un véhicule tonneau. Une séquence adrénaline qui bouclait la boucle de cette semaine commencée, au bout d'une corde de descente en rappel, par un exercice de gestion du stress...