Le tour du monde des pays : épisode 5 - le Maroc… médiatique

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Après l'interview de monsieur Jocelyn Koubemba, de la République du Congo-Brazzaville, allons faire un tour du côté du Maghreb touristique, avec monsieur Rida Chbouh, commissaire de police au Maroc.

Pouvez-vous résumer votre carrière ?
Etant jeune commissaire de police, je n’ai pas une très grande expérience professionnelle. J’ai fait mon entrée dans les rangs de la Sûreté nationale en 2010 à travers un concours externe des commissaires de police. Après 24 mois à l’Institut Royal de police, j’avais ma première affectation en Direction centrale de la sécurité publique. Puis après une courte période, j’ai rejoint le cabinet de monsieur le Directeur général de la Sûreté nationale, et plus précisément, la cellule centrale de communication. Cette dernière m’a apporté une expérience exceptionnelle : celle d’affronter la relation police/médias, devenue indispensable dans un pays en pleine ouverture médiatique comme le Maroc.

Comment vivez-vous la scolarité en formation initiale à l'ENSP ?
En général, la scolarité au sein de la prestigieuse Ecole Nationale Supérieure de Police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or constitue pour la quasi-totalité des cadres policiers dans les pays francophones, une expérience à la fois riche et perfectionniste. Elle restera certainement ancrée en moi pour le reste de ma carrière professionnelle. Sur le plan pratique, l’offre de formation proposée par l’ENSP en faveur des cadres de police étrangers permet de revaloriser leurs potentialités sur des thèmes d’actualité, touchant à la fois le fond et la réalité de la fonction policière. De même, la diversité des formations entre une formation initiale, un master 2 en sécurité intérieure et des modules spécifiques nous permet, en tant que policiers étrangers, de puiser dans plusieurs sources (académiques et professionnelles).

Que pouvez-vous nous dire sur les différences entre la police marocaine et la police française ?
Organisée sur le plan fonctionnel sur le même modèle français en police judiciaire, renseignements généraux et sécurité publique, les rares différences entre nos polices peuvent être limitées d’abord à des différences d’ordre organisationnel. Pour exemple, la Sûreté nationale au Maroc fonctionne au niveau régional à travers des préfectures de police alors qu’en France, la préfecture de police se trouve uniquement à Paris.

Quels seront vos défis après l'ENSP ?
Après la période de scolarité à l’ENSP, les premiers défis seront de transposer dans mon futur poste au Maroc, les acquis professionnels et académiques obtenus en France. Je profiterai également de l’expérience française concernant des thèmes spécifiques pour enrichir les modes de fonctionnement de la Sûreté nationale.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
A ce jour, le souvenir le plus marquant de ma courte carrière reste une expérience professionnelle durant ma première année de service : lors de l’arrestation de plusieurs terroristes dans le nord du Maroc, qualifiés comme très dangereux, ces derniers s’étaient organisés selon un modèle dont les différents noyaux de la cellule ne se connaissaient pas tous. Cet évènement fut pour moi une expérience particulière me permettant ainsi de participer au démantèlement d’un réseau extrêmement bien organisé.