Le tour du monde des polices - épisode 8 : le Cameroun

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Après la découverte de la Mauritanie, partons maintenant pour l'Afrique centrale et occidentale et plus précisément le Cameroun, présenté par monsieur Louis Serge Ayissi.

Pouvez-vous nous résumer votre carrière ?
"A ma sortie d'école en 2003, j'ai été affecté comme commissaire de police à la direction de la Sécurité publique à la sous-direction de la Défense. Durant cette période, j'ai été détaché 6 mois dans un commissariat central de la capitale Yaoundé.
Ensuite, j'ai été nommé chef de service de contrôle de la voie publique à l'Unité régionale de la division spéciale de contrôle des services de la région du Centre. Il s'agit de l'équivalent en France de l'Inspection des services.
Puis en 2010, j'ai été appelé à occuper les fonctions de Chef de brigade intérimaire à l'échelon central, équivalent de l'IGPN.
Depuis 2014, je suis l'un des sept chefs de commissariat aux Renseignements généraux de la capitale Yaoundé.

Votre passage à l'ENSP va-t-il être un accélérateur de carrière ?
Indéniablement. Il va être un nouvel atout dans ma progression professionnelle et personnelle. Mais cela n'est pas automatique. Il faudra encore que je le prouve dans mon rendement au quotidien, dès mon retour au Cameroun.

Quelles sont les principales différences entre la police française et la police camerounaise ?
Les différences entre la police française et camerounaise se situent à plus d'un niveau.
On peut relever au passage que les problématiques criminelles s'expriment quelque peu dans les mêmes formes, excepté les problèmes de stupéfiants, cybercriminalité, voire les attaques de coupeurs de route.
Les différences sont notables s'agissant des moyens en général, qui sont plus accrus et développés en France. L'écart est également visible au niveau des techniques et outils de travail. Ceux-ci sont plus adaptés lorsqu'on passe de l'environnement du policier français à celui du policier camerounais.
Enfin, la complexité de la législation et de la procédure, ajoutée à la multiplicité des instruments de contrôle de l'action policière, constituent l'exception française.

Quels sont les enjeux d'avenir pour la police camerounaise ?
Je peux d'ores et déjà en citer plusieurs :
- L'accroissement des moyens dans la lutte contre la grande criminalité
- Le renforcement de la politique de professionnalisation
- Le renforcement de la politique de sécurisation de la nationalité camerounaise
- La modernisation des outils, techniques et moyens de travail
- La mise sur pied effective d'un schéma directeur de la formation

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?
Le souvenir le plus marquant reste pour moi le témoignage de satisfaction qui m'avait été adressé par le chef de la police camerounaise, à l'issue du test d'admission à l'ENSP."